Le témoin imaginaire ou la lâcheté des médias français …

Les Touaregs, ces « hommes bleus » sont beaux, hospitaliers et accueillants lorsqu’ils étaient soumis et confinés avec leurs habits traditionnels sur des cartes postales qui font le bonheur de touristes avides d’exotisme et de désert. Mais, à partir du moment où ces mêmes « seigneurs de désert » ont fait le choix de porter les armes pour s’affirmer en tant que peuple libre et reconquérir leur souveraineté spoliée, ils deviennent soudainement des êtres « méchants » et infréquentables. Pire, des alliés de terroristes sanguinaires, eux qui se réclament laïcs et anti-islamistes.

A l’origine de cette situation, une intention malveillante de désinformation et de manipulation. La puissanteAgence France Presse et certaines chaînes françaises d’information continue ont parlé durant plusieurs jours successifs de « drapeaux noirs de l’AQMI flottant sur Tombouctou » et de liens entre le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et les groupes terroristes. Les quotidiens et les magazines leur emboitent le pas, sans sourciller et sans vérifier, violant ainsi l’un des premières leçons apprises dans les écoles de journalisme.

La source de ces informations : des « témoins ». Oui des « témoins » imaginaires. Mais, de quels témoins s’agit-il en réalité ? Sont-ils crédibles ? Aucun média n’a vérifié. Ils disposent pourtant d’énormes moyens financiers et techniques pour aller sur place afin de rendre compte de la véracité des informations « recueillies » à partir de Bamako ou de leurs bureaux à Paris.

Comment ces médias peuvent prétendre informer les citoyens, alors qu’aucun d’entre eux n’a d’envoyés spéciaux ou de correspondants dans l’Azawad ? Comment informer sur la situation au Mali, alors que les seules sources citées sont le Quai d’Orsay ou de vagues « témoins » à Tombouctou, Gao ou Kidal « contactés par téléphone ».

Le Mali, ou ce qui en reste, n’est pas loin. Pourtant, la plupart des journalistes ont choisi la voie la plus courte, la plus facile, celle de la lâcheté et du mensonge éhonté.

Cette désinformation n’avait qu’un seul but : discréditer le combat du MNLA pour l’indépendance et inciter les puissances occidentales à intervenir sous couvert de la lutte contre l’AQMI pour écraser un peuple amazigh qui se veut libre et maître de son destin sur sa propre terre.

Lhoussain Azergui

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